Illustration bilan

Le debrief d’après-match

Ton match s’est bien passé, tu sors du court victorieux ! Tu invites ton adversaire à boire un coup (fair-play oblige) et vous discutez du match, de ce moment où tu prends l’avantage, où tu rates une volée, où il claque un smash, etc. Vous refaites un peu le match en somme. Et une fois rentré chez toi, tu fais quoi ? Tu prends une douche et tu passes à autre chose ? N’y a-t-il mieux à faire ?

Spoiler alert : la réponse s’est peut-être glissée dans le titre.

Un apprentissage permanent

Nelson Mandela disait :

Citation de Nelson Mandela
Je peux également apprendre quand je gagne.

J’irai plus loin en disant que victoire ou défaite, il y a toujours quelque chose à apprendre. En effet, tu viens d’affronter un adversaire que tu n’avais sûrement jamais joué auparavant. Tu as su mettre en place un plan de jeu efficace qui t’a apporté la victoire. En quelques dizaines de minutes, pendant l’échauffement et les premiers jeux, tu as trouvé trouver un moyen de dominer ton adversaire en prenant en compte :

  • tes forces ;
  • tes faiblesses ;
  • les forces de l’adversaire ;
  • ses points faibles ;
  • et ta condition physique du jour.

Mais ce n’est sûrement pas ton seul match de la saison. Tu en as peut-être 20, 30, 40 de plus ! Et si cette victoire est inscrite sur ton palmarès, le détail du match lui, ne l’est pas. Or, comment progresser si tu ne sais plus ce qui a été moins bien pendant tes affrontements ?

Les limites de la mémoire

La capacité de la mémoire humaine est gigantesque mais faillible. Fun fact : elle est estimée entre 1 et 2,5 Pétaoctet de données (1 Pétaoctet = 1.000.000 Gigaoctet) et pourtant, on a tous déjà oublié où on avait rangé nos clefs. Alors se souvenir d’un match qu’on a joué le samedi 21 juillet 2018…

Si tu devais rejouer contre le joueur que tu viens de battre dans quelques mois ou quelques saisons, est-ce qu’il ne serait pas à nouveau une page blanche pour toi ?

Commencer un match sans avoir la moindre information sur votre adversaire t’oblige à passer par une phase d’analyse durant l’échauffement et les premiers jeux du match. Mais ceci présente 2 inconvénients :

  • ta première impression pendant l’échauffement peut être faussée : tu as peut-être déjà rencontré un joueur qui joue pépère pendant sa mise en jambes puis qui accélère et frappe très fort toutes ses balles au début du match… Ça surprend !
  • tu peux prendre du retard au score si la phase d’analyse est un peu longue et que tu ne trouves pas rapidement un plan de jeu efficace.

Pour éviter cela, il te faut faire un bilan de ton match après chaque rencontre. Et pour cela, je te conseille 2 étapes :

1. Débrief ton match

1.1 Avec ton adversaire

Profite du verre d’après-match pour discuter avec ton adversaire de ce qu’il s’est passé sur le court. Comment il a vécu tel ou tel point ? Que s’est-il passé pour lui au moment de se faire breaker ? L’idée n’est pas de remuer le couteau dans la plaie, mais d’avoir un point de vue différent sur les événements. Et la plupart des joueurs sont assez bavards sur le sujet. Concrètement, essaie de savoir si quelque chose dans ton jeu a cassé le moral de ton adversaire. Si c’est le cas, ce quelque chose peut faire partie de tes armes de jeu.

1.2 Avec toi-même

Après chaque match, pourquoi pas sur le chemin du retour ou pendant la douche, trouve 3 points positifs et 2 points à améliorer sur le jeu que tu as proposé plus tôt. Le but n’est pas de faire gonfler tes chevilles ou de te rabaisser plus bas que terre. 

Avec les points positifs, tu vas chercher ce que tu as fait de bien même dans tes plus grosses défaites. Parce qu’il y a des jours où tu peux jouer le match de ta vie sans pour autant ramener la coupe à la maison. Et pour ces jours-là, concentre-toi sur les coups que tu as réussis, sur les plans de jeu que tu as mis en place et qui ont fonctionné. Les points à améliorer, c’est pour te rappeler que même en cas de victoire, il n’est pas question d’arrêter l’entraînement et d’aller tenter Roland Garros demain. Il y a forcément des coups à améliorer, des gammes à retravailler, un relâchement à trouver. 

2. Faire une fiche-technique de ton adversaire

Pour la petite histoire, au début, je faisais ça sur des fiches bristol que je rangeais par ordre alphabétique dans une boîte à côté de mes raquettes. Aujourd’hui, un Google Form créé en 2 minutes suffit. Utilise le format qui te convient.

Après chaque match, tant que celui-ci est encore frais dans ta mémoire, remplis un petit questionnaire sur le style de jeu de ton adversaire. Personnellement, voici ce que je note :

  • Nom, prénom + classement + club de mon adversaire ;
  • S’il est droitier ou gaucher, si son revers est à 1 ou 2 mains ;
  • Son style de jeu global (attaquant de fond de court, défenseur, gros serveur, volleyeur…) ;
  • Son point fort majeur ;
  • Son point faible majeur ;
  • Et le contexte du match : date, tournoi et surface

Dans un premier temps, cela peut paraître inutile. En effet, tu te dis qu’avec le nombre d’adversaires possibles, la probabilité de croiser 2 fois le même joueur est faible. Et pendant 1 ou 2 ans, je dirai que c’est pas faux. 

Perceval dit c'est pas faux
La création peut te sembler inutile pendant 1 ou 2 ans. Mais ne perds pas espoir et lance toi maintenant !

Mais comme toute chose qui demande du temps, il faut bien commencer à un moment (n’espère pas faire des aces après ta première leçon de service).

Et ça marche ?

J’ai mis ça en place avec un ami qui, comme moi, voulait progresser durablement. Nous étions prêts à mettre en place des moyens de long terme pour avancer, en plus de nos entraînements réguliers. Après 2 ans, nous avions une base de données de plus de 120 joueurs sur notre région. Venant d’une petite région, 1 fois sur 3, il nous était possible d’utiliser nos “cartes joueurs” pour se souvenir d’un adversaire affronté il y a longtemps. Mon astuce : propose cette initiative à un groupe d’amis du même niveau que toi. Ensemble, vous allez remplir beaucoup plus vite cette base de donnée et vous pourrez tous vous en servir !

Je ne dis pas qu’avoir des informations sur ton adversaire du jour te donne une avantage considérable sur lui, ni qu’il n’y a plus besoin de phase d’observation pendant l’échauffement et le début de la rencontre. Mais ne pas commencer un match sur une page blanche peut te donner un petit supplément de confiance en rentrant sur le court. Cela te permet également d’avoir un plan de jeu efficace plus tôt dans la partie et, possiblement, de prendre de l’avance au score. Ce n’est donc pas à négliger !

Et toi ? Tu fais quoi après ton match ? Tu débrief avec quelqu’un ?

Tu rates trop souvent tes points importants ? Tu te mets la pression à cause du score ?
Découvres les 5 clés pour gagner plus régulièrement les points à enjeu et remporter plus de matchs.

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