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Perte de confiance, coup droit au tennis

Alerte disparition : le samedi 30 avril 2011, mon lift a disparu

Fin avril 2011, lors de la coupe interclub d’été, match contre un joueur classé 30 (j’étais alors 30/1), mon coup droit lifté disparaît. Sans raison apparente, je me retrouve incapable de lifter correctement une balle. Quand je tente ce coup pourtant basique, trois possibilités : un joli bois, une belle bâche ou une balle qui n’avance pas (la fameuse “baduf”). Les fautes directes s’enchaînent, le retard au score commence à être conséquent. En désespoir de cause, pour limiter la casse, je commence à choper mon coup droit. Oui, oui, un coup droit chopé. Parfois même à hauteur d’épaule ! Ça ressemble carrément à du padel. Ce coup, qui n’est pas dans le manuel, ne m’a évidemment pas permis de gagner le match ce jour-là. Et ce problème m’a suivi pendant 6 mois.

perte de repères technique en coup droit
Envolé le coup droit !

Une perte de repères technique en coup droit et ses implications

Avec du recul, je pourrais te dire aujourd’hui que le souci venait principalement d’un enchaînement d’erreurs techniques. Mes appuis trop ouverts ne m’incitaient pas à jouer vers l’avant. Je frappais donc souvent en équilibre sur le pied arrière. Ajoute à cela une prise de raquette un peu trop fermée. Et surtout, au fur et à mesure que les fautes s’accumulent sur mon lift, le stress devient de plus en plus présent au moment de la frappe. Une crispation énorme freinait le déroulé, avant fluide, de mon bras. Comment remédier à cela ?

Mon programme pour les 4 prochaines semaines était composé d’entraînements les lundis et matchs par équipe les dimanches. Pendant les leçons, je refais des exercices proposés par mon prof à qui j’ai parlé de ce blocage. On en revient jusqu’aux basiques, à jouer parfois dans les carrés de service. Et contre un adversaire, j’essayais de mettre en place ce que j’avais vu 6 jours plus tôt. Mais après 3 ou 4 fautes de lift, je me retrouve rapidement devant un choix compliqué : *Lumière sur le ring* Dans le coin droit, un coup droit chopé : coup faible, qui ne permet pas de mettre de rythme dans le jeu et impose de subir celui de l’adversaire. Avantage : je fais beaucoup moins de fautes avec lui. Dans le coin gauche, un coup droit lifté : plus puissant mais avec un pourcentage de réussite beaucoup (beau-coup) plus faible. Quel choix aurais-tu fait à ma place ?

J’ai fait le choix de la sécurité : j’ai chopé énormément de coups droits en compétition. Le manque de puissance d’un lift est tant bien que mal compensé par la précision que j’apporte à mes balles. Sauf que ça ne me permet pas de gagner et j’enchaîne alors les défaites.

Sans coup droit, j'ai enchaîné les défaites
Sans coup droit, j'ai enchaîné les défaites

Quelle solution ?

En plus de la technique, aujourd’hui, je sais que le souci venait de l’opposition que j’ai créée dans mon calendrier : entraînement contre match. En 1h30 de leçon, il est compliqué de consolider correctement un coup au point de retrouver la confiance nécessaire. Et dans ma recherche de victoire, je n’ai pas pu corriger cette mauvaise habitude qui s’était installée. Je suis très compétiteur. Quand l’été approche, je me fais tout un planning avec les tournois de la région. [Je les enchaîne tant que parfois, je dois m’arranger avec les juges arbitres pour décaler un match et m’éviter de devoir déclarer forfait parce que j’ai une autre rencontre ailleurs]. Comme je ne parvenais pas à retrouver mes repères en lift, j’en suis arrivé à me demander s’il n’était pas mieux de purement et simplement arrêter de faire ce geste. Un doute complètement contre-productif.

La solution, je l’ai trouvée par défaut : j’ai dû arrêter le tennis pour mes études. Avec moins de temps et moins de budget disponible, j’ai mis la raquette au placard pendant près de 5 ans. À mon retour, en mars 2016, j’ai pu reconstruire sur des bases plus solides qu’avant et reconstruire un lift propre.

Elle est là la leçon de cette histoire : il faut savoir construire un planning de compétition cohérent avec tes capacités du moment. Quand tu as une défaillance technique, ici le coup droit mais ça pourrait très bien être un déréglage au service, tu dois savoir prendre le temps de travailler ce coup à l’entraînement avant de retourner faire des tournois. Pas besoin d’être aussi radical que moi (5 ans c’est bien trop long !). Arrête les championnats pendant 3 mois et rectifie le problème technique à l’entraînement ainsi qu’avec des matchs contre tes partenaires. Fixe toi des objectifs sur ces rencontres sans enjeux pour progresser véritablement et revenir plus vite sur le circuit à ton meilleur niveau.

Gagner après retrouver son coup droit
Enfin !

PS : Tout n’est pas noir non plus. J’ai tellement pratiqué le chop de coup droit pour compenser mon absence de lift qu’aujourd’hui, cela me fait un coup de plus à ma panoplie. Mais je n’utilise plus le slice par défaut. C’est devenu un coup réfléchi et utilisé quand je peux en tirer un avantage.

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Cette publication a un commentaire

  1. Edouard Tombe

    Merci pour ce témoignage. La crispation est effectivement un facteur aggravant du dérèglement technique, l’appréhension après une blessure un autre. Dans un cas comme dans l’autre, il y a toujours un élément déclencheur. Et c’est bien là qu’il faut puiser sous peine de ne pas résoudre son problème. C’est souvent le cas pour les joueurs qui jouent à l’instinct ou qui ont commencer sur le tard. Si le joueur ne trouve pas l’origine de son problème, il ne pourra pas le résoudre. La vidéo est un outil redoutable d’efficacité pour déclencher une réaction. Je la conseille à tout le monde. Il y a en effet les routines d’avant match qui peuvent aussi aider. Mais le plus important, c’est l’entrainement d’avant match. Si vous avez un problème de blocage et que vous vous rendez à une compétition en espérant que les 5 minutes d’échauffement vont suffire à vous régler, c’est perdu d’avance. Trouvez un mur, un partenaire, et entrainez vous 1 heure avant. Vous serez plus prêt pour la rencontre (que votre adversaire), et vous prendrez confiance. Plus vous avancerez dans les compétitions, plus le temps de préparation se réduira.

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